Philippe Jaccottet
Il y a
six hommes pour porter la bière:
un
mort, c’est plus lourd qu’un vivant;
le
cortège va lentement
sur le
chemin du cimetière.
Lorsque le pasteur a fini la prière,
le
mort était sorti, les femmes étaient sorties aussi,
les
femmes s’étaient mises à pleurer.
On
avait voulu les consoler,
mais
elles n’en pleuraient que plus fort
à
cause du mort
dans
les escaliers.
Il y a
six hommes pour porter la bière;
un
mort, c’est plus lourd qu’un vivant;
le
cortège va lentement
sur le
chemin du cimetière.
C’est
un vieux. N’est-ce pas? les vieux
qui passent leur temps au coin de leur
feu,
ça
doit s’attendre à s’en aller,
mais
c’est dur quand même, et c’est dur pour eux
et
puis pour la femme.
A présent il pleut, il fait de la boue,
on est
arrivé le trou est creusé,
le fossoyeur est à cóté,
les gens se sont decouverts,
on met le cercueil sur la fosse,
le cercueil descend, les cordes grincent,
la terre en tombant sonne creux,
et les
gens s’en vont se mouchant
avec
leur mouchoir sur les
yeux,
parce que, de voir ça, ça remue.
O enterro
Seis homens levam o caixão funéreo,
um morto é mais pesado do que um vivo,
o cortejo vai lentamente
pelos portões do cemitério.
Logo que o pastor termina a prece,
o morto sai, as mulheres saem também,
elas começam a chorar,
bem que as queria consolar,
mas, elas chorariam ainda mais forte
por essa morte
nas escadarias.
Seis homens levam o caixão funéreo,
Um morto é mais pesado do que um vivo,
Segue o cortejo compassivo
Pelos portões do cemitério.
É um velho. Não é? Estou a ver.
Dos que passam o tempo todo a se aquecer.
É de esperar que eles se vão,
Mas, mesmo assim é duro, não?
Duro pra ele e pra a mulher.
Agora chove, lama pra todo lado,
chegamos, o buraco está cavado,
e o coveiro ali à frente.
Todos tiraram o chapéu,
põem o caixão por sobre a cova,
desce o caixão. As cordas roçam,
a terra cai a soar ocamente,
As pessoas vão saindo se assoando,
Tapando os olhos com os lenços
Porque, vendo isto, se comovem.
Ilustração: Portinari.
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