Thursday, June 16, 2022

Uma poesia de Louis Calaferte



Rues maintes fois parcourues...

Louis Calaferte

Rues maintes fois parcourues depuis tant d'années.
Les changements y sont lents.
Lente y est la vie.
Certaines physionomies connues à force d'être rencontrées soudainement
disparaissent.
Les vitrines des boutiques se renouvellent tout en se ressemblant.
Il y a des magasins dont les propriétaires ne se montrent jamais.
Vieux magasins.
D'autres qui incitent à la dépense.
Il y a un chien noir aux oreilles cassées assis devant une entrée.
Un vieux chien qui ne se laisse pas approcher.
De vieilles personnes marchent lentement.
Avec de vieux vêtements aux couleurs usées.
Les trottoirs sont étroits.
Peut-être ces rues ne mènent-elles nulle part.
De vieilles personnes qui rentrent chez elles.
Vient une heure où les perspectives raccourcies se font désertes.
Heure de cette atroce agonie qu'on appelle le crépuscule.

AS RUAS MUITAS VEZES PERCORRIDAS....

As ruas muitas vezes percorridas durante tantos anos.

Ali as mudanças são lentas.

Ali lenta é a vida.

Algumas fisionomias conhecidas por ali serem encontradas repentinamente

desaparecem.

As vitrines das lojas são renovadas enquanto se assemelham.

Existem magazines cujos donos nunca aparecem.

Magazines antigos.

Outros que incentivam o consumo.

Há um cachorro preto com orelhas quebradas sentado na frente de uma entrada.

Um cachorro velho que não pode ser abordado.

As pessoas velhas caminham devagar.

Com velhas vestimentas que perderam as cores de tão usadas.

As calçadas são estreitas.

Talvez essas ruas não levem a parte alguma.

Pessoas idosas voltando para casa.

Chega uma hora em que as perspectivas raciocinadas se fazem desertas.

Hora daquela atroz agonia que chamam de crepúsculo.

Ilustração: pik.ist.

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